Les rues s’emplissent de clameurs,
Un grand défilé de couleurs,
Des masques rient, des corps se frôlent,
Sous les confettis qui s’envolent.
On danse, on chante, on se déguise,
On feint la joie, l’âme exquise,
Mais sous le fard et les dentelles,
Que cache-t-on sous ces chandelles ?
Est-ce l’éclat d’un jour de fête,
Ou le reflet d’un monde en quête,
Où chaque soir, sans fanfare,
L’on revêt d’autres étendards ?
Au bal des ombres quotidiennes,
Les costumes sont plus souverains,
Cravates, sourires, mots de scène,
Même sans masque, rien n’est certain.
Alors, carnaval, jour d’aveux ?
Ou simple jeu dans un grand jeu ?
Car si l’on rit, si l’on parade,
La mascarade… est-elle là-bas,
Ou bien ici, sous d'autres masques,
Portés sans bruit, tous les jours, sans frasque ?
Vincent