"Bienvenue dans l'univers de Vincent Pierret, auteur."

Auteur et curieux des choses essentielles, je vous invite à explorer des pages où réflexion et découverte se rencontrent. 

Bonne visite.

À propos
Bienvenue sur mon site !

Je m'appelle Vincent Pierret, et l'écriture est pour moi un chemin de réflexion, d'exploration et de partage. À travers les poèmes, les romans, les essais spirituels ou encore des ouvrages pratiques tels que celui sur les remèdes naturels, je cherche à mettre en lumière ce qui est authentique, ce qui ne triche pas.

Ce site est une invitation à découvrir mes écrits et à explorer des idées qui bousculent parfois, mais qui nourrissent toujours. Je crois fermement que la véritable richesse réside dans l’apprentissage et le partage, bien au-delà de l’esprit de compétition.

Dans ces pages, vous trouverez des fragments de vérité, des histoires, et des propositions pour un quotidien plus en phase avec l’essentiel. 

Bonne visite, et merci d’être ici !

Remèdes naturels façon grand-mère

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Découvrez les secrets de santé naturelle de nos grands-mères, transmis de génération en génération. Dans ce livre, vous trouverez une multitude de remèdes simples, efficaces, et éprouvés pour prendre soin de votre santé au quotidien. Du citron aux vertus innombrables, à l’argile purifiante, en passant par le miel aux mille et une propriétés, sans oublier l’art de la méditation, chaque page vous invite à renouer avec les bienfaits de la nature. Les remèdes présentés ici sont accessibles à tous, à condition d’utiliser des produits vraiment naturels. Notre approche est simple et bienveillante, sans jargon inutile, pour vous guider pas à pas vers une vie plus saine. Parce que prendre soin de soi, c’est aussi respecter les traditions et la sagesse ancestrale, tout en restant ancré dans le présent. Laissez-vous inspirer et découvrez comment des gestes simples et des ingrédients authentiques peuvent transformer votre bien-être. « Remèdes naturels façon grand-mère », un compagnon indispensable pour qui souhaite commencer à vivre en harmonie avec la nature.

Pavel

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La disparition de son petit garçon Pavel va mener Boromir à travers un labyrinthe de pistes et de découvertes plus effrayantes les unes que les autres. Il n'aura pour seul choix que d'arracher la vérité aux protagonistes d'une conspiration dont les tenants et les aboutissants conduisent inexorablement vers le mal. Le mal absolu ! Mais peut-on espérer vaincre le mal sans s'en faire soi-même le complice ?

Plus jamais... Plus jamais ça !

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Un jeune homme revit, malgré lui, les moments les plus sombres de notre histoire... Dans un coin de France, Mathieu est hanté par des cauchemars qui l’empêchent de vivre normalement. Témoin privilégié, la nuit, de scènes atroces de la Shoah pourtant terminée il y a plusieurs dizaines d’années, il est amené à observer des tranches de vie d’une jeune fille déportée nommée Rebecca qui, pourtant, lui est totalement inconnue. Mais que se passe-t-il donc ? La petite famille, au bord du gouffre, va tenter, d’une manière peu orthodoxe, de sortir de cette période déstabilisante. Mais il n’est pas sûr que ce qu’ils vont découvrir à l’aide d’un spécialiste leur offrira paix et stabilité ! Entre thriller et roman historique, Plus jamais...plus jamais ça nous emmène au plus proche des événements de la Shoah au travers de l'expérience traumatisante d'un jeune Français.

Sagesses humaine ou l'art du dépouillement

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Porteur d’idées issues du courant de la non-dualité, ce livre synthétise un cheminement menant à la prise de conscience qu’est cette vérité suprême : Seul l’Un existe ! Vérité expérimenté par l'auteur. Adepte au sens large du terme de ce mode de vie, car pour celui qui se veut véritable chercheur cela devient un véritable mode de vie, Vincent a mis noir sur blanc un chemin compréhensible à tous, qui permet de se mettre dans les conditions requises pour obtenir cette authenticité, cette réalisation, en un mot cet éveil ! Mis en scène pas ses soins, ce chemin vous est proposé au travers de petits dialogues créés pour l'occasion entre un Maître (détenteur du savoir) et un élève (désirant obtenir ce savoir). Mais qui sait regarder de plus près, aura vite compris que ce jeu de scène est en place uniquement pour apporter cet éclairage, cette lumière, au lecteur et à personne d'autre. Voilà qui est déjà trop écrit. Je vous laisse seul avec vous-même et vous souhaite une bonne lecture.

Du Soi au Soi par le soi

Dans un premier temps, dans ce petit livre l’on trouve l’Ishâ Upanishad. Suit un dialogue imaginaire entre deux amis, inspiré de la plupart des commentaires que formule Sri Aurobindo quant à l’Ishâ Upanishad. Pourquoi, pourrait-on se demander, ne pas se contenter des commentaires originaux du maître Aurobindo ? Et bien, à cette question légitime, on pourrait répondre ceci: Ces commentaires sont peut-être devenus difficiles à assimiler en ces temps de troubles. Loin de moi l’idée de vouloir prendre la place du maître. Mais intérieurement, l’élan m’est venu de transcrire en termes plus simples à la compréhension actuelle, comment l’Absolu s’est glissé en une infinité de relatifs, et surtout, comment ces illusoires morceaux retournent à ce même Absolu. Il me fut impossible de résister à cet élan. .

  • Liège, Wallonie, Belgique

Une commande, une question... on fait au plus rapide, mais on est en Wallonie, hein !

Amis abonnés voici une exception qui se représentera de temps en temps, la présentation artistique d'un travail d'une de mes connaissances. Amateur, semi-amateur voir semi-pro, tout le monde a droit à la reconnaissance fusse-t-elle même minime.

Aujourd'hui, je vous présente Sylvain, mon meilleur voisin. La petite vidéo que vous allez découvrir est un moment important dans sa vie. Il s'agit de son examen de déclamation au conservatoire de Verviers.

Je tiens vraiment à le mettre à l'honneur, car la vie n'a pas toujours été tendre avec lui, mais la force qui l'anime, cherchant constamment à gravir la marche suivante, force franchement le respect.  

Félicitations Sylvain, tu le mérites bien ! 



La femme au ventre arrondi,

Transportée d'urgence à la maternité,

A espéré depuis de nombreuses nuits,

L'instant généreux de l'arrivée du nouveau-né.


Malgré les contractions peu espacées,

Et la douleur augmentant,

Elle en est heureusement affectée,

Bien qu'elle redoute une anormalité du futur naissant.


Arrivée à l'extrême douleur,

L'enfant aperçoit le bout éclairci du noir tunnel,

Rapidement, on entend ses pleurs.

Ce qui a pour effet de la rassurer, elle.


Le bébé sauvé des eaux,

Est posé délicatement sur sa mère.

Le trouvant, bien que tout fripé, beau,

Elle a une pensée pour le père.


Vincent


Dans les profondeurs cachées de la Perse antique, en l’an -4, un temple souterrain se dressait en silence, loin des regards curieux du monde extérieur. Creusé dans les entrailles de la Terre, ce sanctuaire secret était un havre de paix, où le temps semblait s’être arrêté. Des flambeaux, disposés avec soin le long des murs de pierre, brûlaient d’une flamme constante et mystérieuse. Étrangement, ils ne produisaient aucune fumée, ne laissant dans l’air que la pureté de leur lumière dorée qui dansait doucement sur les parois sculptées, éclairant des fresques anciennes de divinités, de constellations et de symboles énigmatiques. Le silence régnait en maître dans ce lieu sacré, un calme olympien qui enveloppait tout. Seuls les pas feutrés de deux hommes venaient troubler cette quiétude. Vêtus de longues tuniques aux teintes de la terre, ils avançaient avec respect et précaution sur les pierres tièdes contre toute attente. Leurs visages étaient empreints d’une solennité profonde, leurs yeux fixés sur la figure centrale qui occupait l’espace béni du temple.

Au cœur de cette chambre souterraine, un être était assis en tailleur, entouré d’un cercle de runes et de symboles divins tracés avec soin sur le sol. Ses paupières étaient closes, et son faciès, éclairé par la lueur vacillante des flambeaux, était serein, presque céleste. Il semblait en transe, connecté à un monde que seuls les initiés pouvaient entrevoir. Sa barbe soignée et ses cheveux, coiffés avec précision, ajoutaient à son aura de sagesse et de mystère.

Les deux hommes s’arrêtèrent à la lisière du cercle sacré, attendant un signe ou un mouvement. Ils se tenaient là, immobiles, respectueux de la méditation intense de leur frère. L’air était empli d’une énergie palpable, comme si les divinités de la Perse elle-même observaient la scène depuis les voûtes célestes.

Soudain, l’individu au centre de l’anneau divin inspira profondément, ses paupières s’agitèrent légèrement. Un frisson passa à travers les corps des deux disciples, témoignant de l’importance de ce moment. L’homme en transe ouvrit lentement les yeux, révélant un regard d’un bleu étincelant, comme s’il avait capturé une parcelle du ciel lui-même. Un subtil sourire éclaira son visage, apportant une touche d’humanité à son expression autrement éthérée.

— Mes frères, dit-il d’une voix douce, mais ferme, rompant le silence sacré. 

Sa parole semblait porter la sagesse des âges, chaque mot résonnant avec une autorité tranquille et bienveillante.

— Les étoiles ont parlé. Le moment tant attendu se prépare, un changement, vous le savez, qui marquera le cours de l’histoire.

Les deux hommes écoutèrent attentivement, absorbant chaque propos comme s’il s’agissait d’une précieuse eau dans un désert de connaissance. L’être au centre du cercle divin se leva lentement, ses mouvements étaient fluides et mesurés. Il se tenait debout, une figure emblématique de sagesse et de pouvoir, un guide spirituel dont le savoir dépassait les limites du monde connu.

— Aujourd’hui, nous commençons un voyage, continua-t-il. Un voyage qui nous mènera au-delà des frontières de notre terre, à la rencontre d’un nouveau roi, d’une nouvelle ère.

Dans le temple souterrain, l’air vibra d’anticipation. Les flammes des flambeaux semblaient brûler un peu plus vives, comme si elles aussi participaient à la révélation. Les trois hommes se regardèrent, leurs yeux reflétant à la fois l’excitation et la gravité de la mission qui leur était confiée. Tous savaient leur rôle. Une aventure qui les mènerait dans des contrées lointaines, à la rencontre d’un destin qui avait été écrit dans les étoiles.*Pendant ce temps-là, du côté de Bethléem, sous le voile d’une nuit étoilée, se tenait une modeste étable, dont l’humilité contrastait avec l’événement prodigieux qui s’y déroulait. Dans cet humble refuge, loin des fastes des palais et des temples, Marie, une jeune femme au regard empreint de grâce et de sérénité, était sur le point de donner naissance. Joseph, son époux dévoué, veillait sur elle, une lueur d’inquiétude mêlée d’admiration dans ses yeux bruns.

À l’extérieur, la petite ville de Bethléem était plongée dans un sommeil tranquille, ignorant la scène miraculeuse qui se jouait dans l’obscurité. Les maisons endormies, bâties de pierres chaleureuses et de bois, formaient un labyrinthe paisible sous la voûte céleste.

Et là, haut dans le ciel, un phénomène cosmique se produisit. Une étoile, d’une brillance sans précédent, apparut soudainement, perçant les ténèbres de la nuit. Sa lueur, pure et éclatante, surpassait celle de toutes les autres étoiles. Elle paraissait veiller sur la terre, envoyant un message silencieux à ceux qui savaient observer et traduire les signes.

Dans l’étable, le temps semblait suspendu. Marie, avec une force tranquille et une foi inébranlable, apporta au monde un bébé, enveloppé dans la lumière douce d’une lampe vacillante. L’Enfant Jésus, né dans la plus grande simplicité, émit son premier cri, un son qui, bien que discret, portait en lui l’écho d’un changement imminent. Dès ses premières heures et contre toute attente, ce petit bout en avance sur son très jeune âge semblait déjà pouvoir observer. Il paraissait surtout aimer scruter le regard de Marie et de son époux.Joseph, ému et rempli d’émerveillement, s’approcha pour prendre dans ses bras cet enfant promis, cet enfant destiné à changer le cours de l’histoire. La lumière de la lampe dans l’étable se reflétait dans ses yeux humides, miroir d’un bonheur mêlé d’étonnement.

— Alors te voilà, dit-il d’une voix chaleureuse. C’est toi qui me vaux tous ces tracas.

L’enfant Jésus, lui sourit, émit de petits gazouillis, tout en fixant son regard.

À l’extérieur, l’étoile brillante continuait sa veillée céleste, comme une sentinelle divine annonçant la venue du sauveur. Son éclat se répandait sur les collines et les champs alentour, touchant les quelques êtres n’ayant pas sommeillent et qui s’interrogeaient sur cette lumière surnaturelle.

Dans l’étable, le trio, enveloppé par la chaleur des animaux et leur présence silencieuse, partageait ce moment sacré. L’air était rempli d’une paix profonde, d’un calme qui imprégnait tout, signe indéniable de la sainteté de la nuit.

L’homme ressentait une responsabilité immense, mais aussi une grande fierté. Il savait que leur vie serait désormais différente, marquée par l’existence de cet enfant spécial, cette descendance dont la naissance était annoncée par l’étoile scintillante. Cette dernière étant le symbole d’un espoir nouveau, d’une promesse d’harmonie et d’amour, une lumière guidant le monde vers un avenir plein de possibilités et de miracles. 

*

Dans les confins secrets de la Perse ancienne, le trio de mages, dépositaires du savoir initiatique antérieur à l’aube de l’humanité, s’affairait autour de leur caravane. Dans la lueur naissante de l’aube, ces hommes de connaissance terminaient, à l’aide de petites mains, les derniers préparatifs de leur périple imminent.

Autour d’eux, l’agitation était mesurée, mais empreinte d’une gravité consciente de l’expédition qui les attendait. Les chameaux, bêtes résistantes et endurantes, indispensables compagnons des voyageurs des déserts arides, étaient chargés avec soin. Ces créatures majestueuses, aux longues pattes et au regard doux, semblaient comprendre l’importance de leur mission. À leurs côtés, quelques chevaux arabes, aux robes luisantes et aux yeux vifs, piaffaient légèrement, impatients de se mettre en route.

Les mages, vêtus de tuniques aux couleurs de la terre et ornées de motifs symboliques, vérifiaient méticuleusement chaque détail. Les sacoches de cuir, remplies de provisions, d’herbes médicinales et de parchemins anciens, étaient soigneusement disposées. Des instruments d’astronomie, essentiels pour naviguer sous le vaste ciel étoilé, étaient enveloppés avec précaution et placés dans des coffres en bois robuste.

Le plus âgé des thaumaturges, Melchior, observait le firmament, cherchant à discerner les signes et les présages qui guideraient leur chemin. Ses cheveux grisonnants, témoins de sa longue quête de sagesse, encadraient un visage marqué par le temps et l’érudition. À ses côtés, Gaspard, à la barbe noire et aux yeux pénétrants, récitait des prières dans une langue ancienne, invoquant protection et clairvoyance pour leur voyage. Le plus jeune, Balthazar, d’une agilité et d’une vivacité d’esprit remarquables, s’assurait que rien ne manquait, vérifiant chaque corde, chaque nœud, chaque charge avec une attention minutieuse.

Dans le silence de l’aube, leurs voix s’élevaient en un chœur harmonieux, mêlant paroles de sagesse et chants rituels, créant une atmosphère empreinte de mystère et de solennité. Leurs gestes, précis et réfléchis, étaient ceux de maîtres de leur art, conscients de la portée de leur entreprise.

Au sein du temple souterrain, une dernière réunion se tenait avant leur départ. Assis en cercle, les trois hommes se partageaient les visions et les intuitions qui les guideraient. Chacun exprimait ses pensées, ses espoirs et ses craintes, tandis qu’ensemble, ils tissaient le plan de leur périple vers l’occident, vers l’étoile qui les appelait.

Dans ce moment de communion, ils se remémoraient les enseignements anciens, les prophéties et les légendes qui parlaient d’un roi à naître, d’un changement à venir. Ils savaient que leur quête les mènerait à travers des terres inconnues, peut-être aussi des dangers et sûrement quelques merveilles. Quoiqu’il en fût, la foi en leur mission les soutenait.

Soudainement, le léger bruit si particulier de la porte de pierres qui s’ouvrait se fit entendre. Les trois frères se turent et se tournèrent en direction de l’orifice naissant. En sortit alors un homme âgé vêtu sobrement d’une toge avec un long et épais bâton à la main. Il semblait entourer d’une aura plus lumineuse que quiconque. Son visage se montrait serein et son regard perçant. Il était suivi de quatre individus, dont deux femmes. D’une seule voix, le trio s’exprima tout en s’inclinant :

— Vénérable !

— Redressez-vous mes amis.

Le nouveau venu avait la parole chaude et bienveillante. Les mages se relevèrent sans attendre.

— Bien, reprit le maître des lieux, ne perdons pas de temps. Gaspard, tu es sûr de ton coup ?

— Vénérable, je l’ai vu dans le monde du soutien, sur quoi repose le visible, cela ne fait aucun doute.

— Parfait ! Cependant, il va valoir que vous empruntiez les Kana Eki, les canaux du temps, car nous sommes quand même à plus deux cents parasanges. 

— En effet, répondit le mage, c’est préférable.

— Voici donc le passe sacré. Prends-en soin.

Gaspard, gratifié de cet honneur, prit l’objet précieux. Il avait l’apparence d’un simple anneau d’une finition remarquable, et le glissa dans une sorte de poche à l’intérieur de sa manche.

— Allez jusqu’à An U kan, la porte des cieux, ouvrez-la et avancez, grâce au passe sacré, vous arrivez à une vingtaine de parasanges de l’élu.

— Merci Vénérable.

— Ce n’est pas tout, dit le maître tout en faisant un petit signe à sa suite, il est d’importance capitale que vous lui offriez ceci.

Gaspard, Melchior et Balthazar reçurent aussitôt un coffret que les suiveurs avaient caché sous un drap jusque là.

— Comme vous le savez, il s’agit de myrrhe, encens et or. Autant de symboles à méditer.

Alors que le jour se levait pleinement, embrassant le monde de sa lumière dorée, les mages se tenaient debout, prêts. Leur regard se portait vers l’horizon, là où l’étoile les guidait, là où l’histoire les attendait. Ce n’était que le début de leur odyssée, un voyage qui les mènerait à travers les sables du temps, vers une reconnaissance qui changerait le cours du futur.

*

À Bethléem, Joseph et Marie, sous la directive d’un message céleste transmis par un coursier angélique, patientaient avec une certaine inquiétude. Leur séjour dans l’humble étable, initialement pensé comme provisoire, s’était prolongé, les enveloppant dans une attente empreinte de mystère. L’émissaire divin n’avait guère donné de détails sur la visite qu’ils devaient recevoir, laissant le couple dans une incertitude teintée d’espoir.

Joseph, dont le cœur était empli d’une impatience grandissante, aspirait à trouver un foyer plus approprié, une demeure digne pour sa famille naissante. La perspective de séjourner plus longtemps dans ce lieu rudimentaire, malgré sa signification sacrée, pesait sur son esprit pratique et bienveillant. Il passait d’interminables heures à l’entrée de l’étable, scrutant l’horizon, espérant voir apparaître les visiteurs annoncés ou une opportunité de déménagement.

Marie, quant à elle, restait d’une sérénité remarquable, bercée par une foi inébranlable. Elle veillait sur l’Enfant Jésus, qui faisait des progrès étonnants, enveloppé dans la lumière douce qui filtrait à travers l’ouverture de leur refuge modeste. Son regard, empreint d’une délicatesse maternelle et d’une profondeur spirituelle, se posait souvent sur Joseph, partageant en silence sa préoccupation, tout en lui offrant un soutien paisible et réconfortant.

Leur quotidien s’écoulait lentement, rythmé par les besoins du nouveau-né et les tâches simples de la vie dans l’étable. Chaque matin, Joseph sortait pour chercher de l’eau et de la nourriture ou encore du bois pour le feu, tandis que Marie s’occupait de l’enfant, son chant doux remplissant l’espace restreint de mélodies apaisantes. Leurs soirées étaient passées dans une contemplation calme, sous la voûte céleste du ciel de Bethléem, où l’étoile brillante qui avait annoncé la naissance de Jésus continuait de scintiller, telle une veilleuse cosmique.

Parfois, des visiteurs locaux, ayant entendu parler du petit à l’éveil extraordinaire, venaient timidement à l’étable. Ils apportaient de modestes présents et des mots de bénédiction. Joseph et Marie les accueillaient avec gratitude, touchés par la gentillesse de ces âmes simples. Ces moments de partage procuraient une lueur de chaleur humaine dans leur attente, tissant des liens de communauté et d’affection.

Cependant, la révélation d’une visite spéciale, aussi mystérieuse qu’importante, restait au cœur de leurs pensées. Qui pouvaient bien être ces gens annoncés par le messager divin ? Quelle nouvelle porteraient-ils ? Ces questions demeuraient sans réponse, flottant dans l’air du petit abri, mêlées aux murmures du vent nocturne.

Dans l’attente de cette rencontre providentielle, Joseph et Marie continuaient de veiller sur leur précieux enfant, leur foi et leur amour étant leur plus grand refuge dans l’incertitude de leur situation. Ils ignoraient que, loin de là, à travers le désert, sous la guidance d’une étoile lumineuse, un groupe de sages se rapprochait, porteurs de présents et de reconnaissance qui marqueraient à jamais leur destinée.

*

Alors que la caravane des mages et de leurs accompagnateurs se rapprochait d’An U kan, littéralement « la porte des cieux », un péril inattendu les guettait. Dans le crépuscule naissant, leurs silhouettes se découpaient contre les teintes orangées du ciel, tandis qu’ils avançaient inlassablement à travers le désert, guidés par l’étoile scintillante.

La tranquillité de leur périple fut brusquement interrompue. Surgissant de l’ombre, une bande de bandits, informés de la richesse des cargaisons par un traître du temple, encercla la procession, armes brandies avec menace. La lumière mourante du jour révélait leurs visages rudes, marqués par la cupidité et la malveillance.

Les mages, bien que surpris, gardèrent un calme olympien face à cette menace soudaine. Leur sagesse et leur expérience dans les arts anciens les avaient préparés à de telles éventualités. Melchior, le plus âgé, leva une main apaisante vers ses compagnons, leur signalant de ne pas répondre à la provocation. Gaspard, les yeux scrutant attentivement leurs assaillants, cherchait une issue pacifique. Balthazar, quant à lui, restait silencieux, observant chaque mouvement des bandits avec une acuité perçante.

Les chameaux et les chevaux, ressentant la tension, s’agitèrent, leurs hennissements et grognements ajoutant à l’atmosphère tendue. Les voleurs, impitoyables, se rapprochaient, leurs armes luisant faiblement sous les derniers rayons du soleil. Ils étaient un mélange hétérogène de désespoir et d’audace, motivés par la promesse de trésors cachés dans les coffres et les sacs de la caravane.

— Nous ne cherchons pas l’affrontement, déclara Melchior d’une voix ferme, mais empreinte de sagesse. Nous sommes des voyageurs en quête de connaissance, non des marchands de richesses.

Les bandits, méfiants, se moquaient éperdument de tels arguments, leurs regards cupides fixés sur les chargements précieux. Leur chef, un homme à la carrure imposante, s’avança, défiant les mages des yeux.

— Vos paroles sont mièvres et nos poches sont vides, bande de bâtards, gronda-t-il. Nous jugerons nous-même de la valeur de votre cargaison. Descendez, fils de chiens !

Dans cette impasse tendue, les enchanteurs se consultèrent du regard, communiquant silencieusement. Ils savaient que leur mission était d’une importance capitale, et qu’ils devaient à tout prix éviter un conflit sanglant.

Dans le rapport soutenu qui régnait entre les thaumaturges et les brigands, un moment décisif se dessinait. Sans un mot échangé, Gaspard, Melchior et Balthazar, unis dans leur sagesse et leur pouvoir, commencèrent un rituel ancestral. D’une synchronicité parfaite, ils récitèrent deux incantations mystiques, leurs voix s’élevant dans le crépuscule comme une mélodie envoûtante. Leurs doigts, fins et agiles, reproduisaient dans l’air des signes ésotériques, tracés avec une précision et une grâce qui trahissaient leur connaissance profonde des arcanes mystérieux.

Autour d’eux, les brigands, initialement animés par la cupidité, furent soudain saisis par une force invisible. Leurs armes glissèrent de leurs mains malgré eux, tombant au sol dans un fracas étonnant. Comme si une volonté supérieure les guidait, ils se regroupèrent en un seul point, leurs mouvements étaient saccadés et involontaires. Avec une résistance inutile, ils s’étendirent sur le sable froid du désert, prisonniers d’un sortilège puissant qui les contraignait à l’immobilité.

Les mages, formant un cercle autour des bandits désarmés, observaient le résultat de leur magie avec une attention solennelle. Leur intervention n’avait été ni violente ni destructrice, mais elle avait efficacement neutralisé la menace, épargnant à la fois leurs propres vies et celles de leurs assaillants.

— Enki, ordonna Melchior, rassemble leurs fusils, attache-les ensemble et embarque-les dans la dernière carriole.

Le serviteur répondit par l’affirmative et s’exécuta aussitôt. Le chef de la petite troupe en bien mauvaise posture ne put que constater leur dépouillement. Un comble, pour qui pensait il n’y a pas deux minutes pouvoir se remplir les poches.

Dans le ciel au-dessus d’eux, le phare qui guidait leur chemin continuait de briller avec une intensité qui semblait approuver leur choix de paix et de non-violence. Les chameaux et les chevaux, apaisés par le retour du calme, reprenaient leur souffle, leurs yeux reflétant l’éclat surnaturel de l’étoile.

Melchior, le sage parmi les sages, se tourna vers les hommes par terre :

— Messieurs, ce fut un plaisir, mais nous devons poursuivre notre voyage sans délai. Notre destinée nous attend. Nous vous saluons bien bas.

Les mages se remirent en marche, laissant derrière eux les bandits, pas encore au bout de leur surprise, toujours sous l’emprise du sort, témoignage silencieux de la puissance et de la sagesse des anciens. Leur caravane, désormais libre de toute entrave, s’éloigna lentement, les silhouettes des thaumaturges se détachant contre le ciel nocturne. Cependant, ils ne firent qu’une centaine de mètres. Bien qu’invisible à l’œil nu, ils étaient arrivés à leur première destination.

Alors que les brigands observaient avec une stupeur grandissante, le cortège demeurait immobile, enveloppé dans une atmosphère de mystère. Les trois mages, unis dans leur force et leur sagesse, avaient mis pied à terre. Ils s’étaient rapprochés d’une grosse roche émergeant du sable tel un vestige d’un temps ancien. Sa forme, inhabituelle et complexe, semblait être un catalyseur pour leur sortilège.

Ensemble, Gaspard, Melchior et Balthazar se mirent à réciter une incantation ancestrale, leurs voix formant une harmonie éthérée qui s’élevait dans l’air du désert. Leurs mots, chargés de puissance et d’histoire, vibraient dans l’atmosphère, réveillant les énergies anciennes enfouies dans la terre.

À peine l’évocation fut-elle achevée qu’un phénomène extraordinaire se produisit. Un gigantesque ovale, mesurant environ vingt-cinq mètres de large sur quinze de haut, apparut dans l’espace, comme si la réalité elle-même se déformait. Au début, tout devint flou et indistinct, puis progressivement, l’air prit l’aspect d’une fumée légèrement opaque, avant de se stabiliser en une surface ressemblant à une mer calme, seulement perturbée par de douces ondulations.

Un murmure de surprise et d’émerveillement parcourut la caravane. Les compagnons des mages, bien que familiers avec certaines de leurs pratiques, n’avaient jamais été témoins d’un tel prodige. Les chameaux et les chevaux, sensibles aux énergies environnantes, se mirent à remuer nerveusement, captant l’intensité du moment.

Quant aux bandits, leur panique atteignit son paroxysme. Ils n’en croyaient pas leurs yeux ; ce qu’ils voyaient défiait toute logique et toute compréhension. Leur état de stupeur se transforma rapidement en une terreur incontrôlable. Ils essayèrent de se débattre contre les liens invisibles du sortilège, mais en vain. Le spectacle devant eux était d’un autre monde.

Les mages, quant à eux, restaient concentrés, maîtres de la situation. Cette porte qu’ils avaient ouverte n’était pas seulement un exploit de magie ancienne, mais aussi un portail vers de nouvelles dimensions, mais surtout un passage vers leur destination.

Dans le silence du désert, sous les étoiles scintillantes, la caravane se tenait à l’orée d’une aventure sans précédent, au seuil d’un voyage qui allait emmener certains de la troupe bien au-delà des frontières de leur connu. Les mages, gardiens de secrets ancestraux, étaient sur le point de franchir ce seuil, prêts à explorer les mystères que cachait ce portail extraordinaire.

Balthazar, demeurant devant l’impressionnant ovale, prit la parole avec une assurance tranquille. Son regard balaya l’ensemble du cortège, captant l’attention de chacun. 

— Nous allons traverser cette porte vers notre destinée, commença-t-il d’une voix ferme, mais rassurante. La procédure est simple, mais il est crucial que nous la suivions avec précision.

Il expliqua que Gaspard serait le premier à franchir le seuil. 

— Son esprit vif et son courage ouvriront la voie et il vous accueillera de l’autre côté lorsque vous passerez à votre tour, dit-il, posant une main fraternelle sur l’épaule de Gaspard, qui acquiesça d’un signe de tête solennel. Ensuite, un par un, vous emprunterez le portail.

Balthazar insista sur l’importance de ne pas céder à la peur. 

— Ce passage est une simple formalité, nous avons la protection des forces qui nous guident, continua-t-il. Il n’y aura ni douleur ni danger. Soyez sans crainte.

Melchior, le sage, approuva les paroles de Balthazar d’un hochement de tête. 

— Notre transition doit se faire dans le calme et la sérénité, ajouta-t-il, sa voix empreinte de la profonde sagesse accumulée au fil des ans. Nous fermerons la marche, Melchior et moi veillant à ce que chacun traverse en sécurité.  

La troupe, toujours sous le choc de l’événement surnaturel, acquiesça, trouvant du réconfort dans les propos de leurs guides. Leur regard se tourna vers Gaspard, qui s’avança vers le portail avec une détermination inébranlable. Sous l’œil attentif des mages et de leurs compagnons, il transperça le seuil de lumière, disparaissant dans l’ondulation de l’ovale mystérieux.

Un par un, les autres membres de la caravane suivirent, chacun faisant un pas dans l’inconnu avec une confiance renouvelée. Balthazar et Melchior, fidèles à leur parole, attendirent que tous aient emprunter le passage avant de s’avancer à leur tour.

Dans un silence empli de recueillement et de respect, les deux derniers enchanteurs s’apprêtèrent à franchir la porte mystique, prêts à se lancer dans un voyage qui les mènerait bien au-delà de leur réalité connue, vers un horizon lointain.

À peine les brigands eurent-ils constaté la disparition des deux mages qu’ils purent voir s’évanouir à son tour l’immense ovale qui leur faisait atrocement peur. En même temps, le sort les libéra. Sous le choc, les hommes et leur chef ne savaient plus quoi faire et ce qui était encore pire plus quoi dire.

*

Au sein du temple souterrain en Perse, le Conseil des Douze Sages demeurait en profonde méditation, formant un cercle solennel sous l’éclat vacillant des flambeaux raréfiés. Leur concentration était totale, chaque membre plongé dans un état de transe transcendait le temps et l’espace. Leurs esprits, unis par une dévotion inébranlable, constituaient un pilier invisible de soutien à l’expédition des trois mages.

Dans la pénombre sacrée, leurs silhouettes immobiles se découpaient comme des statues anciennes, témoins de la sagesse éternelle. Leurs visages, marqués par les années et l’expérience, étaient empreints d’une sérénité profonde. Leurs mains jointes, les yeux clos, ils canalisaient leurs énergies collectives, envoyant des vagues de protection et de guidance à travers les étendues désertiques vers leurs frères en voyage.

Le silence du temple était seulement rompu par le faible crépitement des flammes et le subtil mouvement de l’air. La concentration du Conseil était si intense qu’elle semblait créer une barrière tutélaire autour du sanctuaire, un havre de paix et de pouvoir.

À travers leur méditation, les Douze Sages suivaient en esprit le périple des mages, veillant sur eux à chaque étape de leur quête. Ils étaient les gardiens invisibles, les sentinelles silencieuses, assurant le succès de la mission par leur soutien spirituel infaillible. Dans cette communion mystique, ils étaient à la fois présents dans le temple et aux côtés des thaumaturges, traversant ensemble les frontières du connu vers l’inconnu.

*

Lorsque Balthazar et Melchior franchirent enfin le seuil de la Porte des Cieux, ils émergèrent dans un monde qui semblait à la fois familier et étrangement différent. À peine eurent-ils posé le pied de l’autre côté que la porte monumentale se referma derrière eux avec un silence majestueux, scellant leur passage d’un point à un autre.

Autour d’eux, l’ensemble de la caravane, à l’exception de Gaspard, affichait des expressions de ravissement et d’émerveillement. Chaque membre du groupe semblait avoir été touché par la magie du transfert, leurs yeux brillants d’un éclat nouveau, manifestant de l’étonnement et de la joie d’avoir traversé un tel phénomène. Les récits de leur expérience s’échangeaient déjà avec animation, tous apportaient un témoignage unique de ce voyage à travers An U kan.

Quant aux animaux, chameaux et chevaux, ils se tenaient paisiblement, imprégnés d’une sérénité qui dépassait la simple absence de peur. C’était comme si une tranquillité profonde leur avait été offerte durant le passage, les enveloppant dans un voile de calme et de contentement.

Gaspard, cependant, demeurait à l’écart, son regard perdu dans le lointain. Il était visiblement absorbé par ses propres pensées et réflexions. Il avait hâte d’atteindre le but et il restait encore plusieurs jours de marches, à raison d’environ quatre parasanges par journée. Son silence et son isolement contrastaient avec l’enthousiasme général.

Le groupe, désormais réuni de l’autre côté de la Porte des Cieux, se préparait à poursuivre son voyage. Devant eux s’étendait le chemin qui demeurait à parcourir. Distance bien raccourcie par la grâce du Conseil des douze Sages. Le cœur de chacun résonnait à l’écho de cette traversée, un souvenir indélébile qui marquerait à jamais leur esprit et leur âme.

*

Ce matin-là, Joseph se réveilla avec une sensation de légèreté et de sérénité inconnue jusqu’alors. La lumière douce de l’aube filtrait à travers les interstices de la modeste étable, promettant une journée nouvelle et porteuse d’espérance. Il tourna son regard vers le petit Jésus, paisiblement endormi, un sourire délicat dessiné sur ses lèvres d’enfant, symbole de paix et d’innocence.

À côté de lui, Marie, éveillée elle aussi, contemplait silencieusement leur fils. Ses yeux reflétaient à la fois l’amour d’une mère et la profondeur d’une foi inébranlable. Joseph, sentant une complicité tacite entre eux, murmura : 

— Je sais que le moment est venu pour nous, c’est pour aujourd’hui.

Marie, se tournant vers lui avec un sourire doux et affirmatif, acquiesça. — Oui, Joseph, Il me l’a dit en rêve. Aujourd’hui marque un nouveau chapitre pour nous.

Sa voix était empreinte d’une certitude tranquille, puisant sa force dans le divin.

Dans cet échange matinal, simple, mais empli de signification, Joseph et Marie partagèrent un instant de connexion profonde, unissant leurs espérances pour l’avenir. Conjointement, ils étaient prêts à accueillir les changements et les défis que leur nouvelle vie leur procurerait.

Peu de ton après ces paroles, une rumeur commença à se propager avec l’énergie du vent auroral dans tout Bethléem. Un témoin, chevauchant avec une hâte fiévreuse, avait apporté des nouvelles qui agitaient désormais l’ensemble du village : une caravane étrangère, venue de contrées lointaines, avait été aperçue à l’horizon. L’annonce s’était répandue comme une traînée de poudre, suscitant curiosité et conjectures parmi les villageois.

Dans les rues étroites de Bethléem, les gens s’échangeaient des regards interrogateurs et des murmures excités. Les commerçants sortant leurs étals, les mères berçant leurs enfants, les anciens assis au soleil, tous discutaient de cette apparition soudaine. « D’où viennent-ils ? » « Quelle est la raison de leur arrivée ? » « Portent-ils des nouvelles ou des marchandises ? » Les questions fusaient, alimentant un mélange de suspicion et de fascination.

Au cœur de cette effervescence, Joseph, conscient de la signification de cette caravane, conservait un calme olympien. Bien qu’il comprenait l’importance de leur venue, il choisissait de garder le silence, préservant en son cœur la connaissance de leur mission. Son regard, souvent tourné vers l’horizon, trahissait une confiance sereine et une compréhension profonde des événements en cours.

Marie, à ses côtés, partageait cette quiétude. Dans leur humble demeure, loin des spéculations et de l’agitation, ils patientaient, unis dans la certitude que la visite annoncée était destinée à eux et à leur fils. La présence paisible de l’Enfant Jésus, dormeur innocent et insouciant, apportait une dimension supplémentaire à leur attente.

Alors que le soleil montait dans le ciel, procurant chaleur et lumière sur le petit village, les regards se tournaient de plus en plus souvent vers les dunes au loin, d’où la caravane mystérieuse devait émerger. L’air était chargé d’une attente palpable, d’une anticipation qui liait le destin de cette humble bourgade à l’arrivée imminente de ces voyageurs venus d’ailleurs.

À la périphérie de Bethléem, le cortège s’arrêta, le souffle chaud des chameaux se mêlant à l’air frais du matin. Gaspard, Balthazar et Melchior, les trois mages aux visages marqués par un long trajet, descendirent de leurs montures avec une dignité empreinte de mystère. Seuls, ils se détachèrent du reste de la troupe et se dirigèrent vers le village, leurs pas résonnant avec une solennité mesurée sur le sol poussiéreux.

Chacun portait un objet, soigneusement recouvert d’un drap épais, dissimulant sa nature aux regards curieux des villageois qui commençaient à se réunir. Ces étoffes, ondulant doucement au rythme de leur marche, ajoutaient à l’aura de mystère qui entourait les trois hommes. Les habitants de Bethléem, rassemblés en petits groupes, observaient les étrangers s’avancer, leurs murmures formant un bourdonnement continu de spéculations et d’étonnement.

Les mages progressaient avec un but précis, leurs yeux scrutant les alentours, cherchant le lieu révélé dans leurs visions. Leurs présences imposantes et leurs démarches assurées évoquaient des personnages d’une autre époque, porteurs de secrets anciens et de dons mystérieux, venus de contrées lointaines pour accomplir une mission divine.

Guidés par une intuition subtile, le trio de mages arrivèrent rapidement à l’étable, où Joseph les attendait. Conscient de l’importance de cet instant, il avait ouvert la porte en grand, invitant les visiteurs mystérieux à pénétrer dans ce lieu devenu un sanctuaire d’espoir et de miracle.

À leur entrée, Gaspard, Balthazar et Melchior s’inclinèrent avec une profonde révérence devant Joseph, reconnaissant silencieusement son rôle dans cette histoire sacrée. Puis, se tournant vers Marie, ils répétèrent leur geste de respect, leurs regards empreints d’admiration et de vénération pour la mère de l’enfant promis.

Leurs yeux se posèrent finalement sur le bébé Jésus, désormais éveillé, qui les observait avec une tranquillité étonnante pour son âge. Dans son regard, il y avait une profondeur et une sagesse qui dépassaient les limites de son jeune âge, comme s’il comprenait déjà l’importance de ce moment.

Le silence de l’étable était empli d’une solennité et d’une paix profonde, chaque personne présente ressentant la gravité et la beauté de cette rencontre. Les mages, debout devant le berceau de Jésus, étaient conscients d’être témoins et acteurs d’un événement qui marquerait l’histoire à jamais.

Dans un mouvement synchronisé empreint de respect et de dévotion, les trois thaumaturges s’accroupirent devant la couche de l’Enfant Jésus, inclinant leurs têtes en un geste d’humilité. Leurs mains agiles retirèrent les draps épais qui recouvraient leurs présents, révélant des coffres en bois richement sculptés. Chaque détail de ces coffrets témoignait d’un amour et d’une attention minutieuse, reflétant l’importance du don qu’ils renfermaient.

Avec une solennité palpable, Gaspard, Balthazar et Melchior soulevèrent les couvercles, dévoilant leurs trésors précieux. L’or, symbole de royauté et de divinité, brillait d’un éclat chaleureux dans la lumière tamisée de l’étable. À côté, la myrrhe, résine parfumée et inestimable, évoquait la mortalité et l’éternité. Enfin, l’encens, aux arômes envoûtants, s’élevait en guise de prière et de connexion spirituelle.

La révélation de ces trois présents fit naître un sentiment d’émerveillement et de révérence parmi les observateurs. Joseph et Marie, touchés par la générosité et la signification profonde de ces offrandes, partageaient un regard empli de gratitude et de contemplation. L’Enfant Jésus, explorant silencieusement la scène, semblait baigner dans une aura de paix divine.

À cet instant magique, un tableau d’une beauté et d’une puissance inouïes se déroula sous les yeux ébahis des témoins dans l’étable. L’Enfant Jésus, dans un mouvement aussi gracieux qu’impalpable, paraissait se soulever légèrement du berceau, planant dans l’air avec une sérénité angélique. À ses côtés, les présents apportés par les mages — l’or, la myrrhe et l’encens — s’élevèrent également, comme suspendus dans un moment hors du temps.

Soudain, une boule de lumière intense et pourtant d’une douceur incroyable enveloppa le bambin et les trésors flottants. Cette lumière, d’une clarté resplendissante, mais tellement bienveillante, n’agressait pas la vue, mais rayonnait plutôt d’une chaleur rassurante et sacrée. Tous les regards étaient fixés sur ce spectacle inouï, témoins d’une manifestation de grâce et de puissance céleste.

Puis, dans un éclat de légèreté, la sphère lumineuse sembla exploser, libérant une myriade de particules scintillantes qui se dispersèrent dans toutes les directions. Cette clarté sereine s’étendit au-delà des murs de l’étable, au-delà du village de Bethléem, parcourant le monde entier dans un mouvement silencieux et majestueux.

Ce phénomène extraordinaire, témoignant de la venue du sauveur, toucha le cœur de ceux qui l’observaient et l’inconscient de tous les autres. Il les emplit d’un sentiment d’espoir, de paix et d’amour incommensurable. Dans cet instant éphémère, le divin s’était révélé, marquant le début d’une nouvelle ère pour l’humanité, une ère où la lumière de l’Enfant Jésus éclairerait le chemin de l’espérance et du salut. Il ne restait plus à l’enfant qu’à montrer à l’humanité qu’en sacrifiant son ego, qu’en se laissant clouer sur la croix, la porte de la maison du Père, la porte de l’Amour impersonnel, en était la récompense. 

Mais ça, c’est une autre histoire.

Il était une fois une petite famille vivant dans une charmante maison à l’orée d’une immense forêt. Leur quotidien était une symphonie de bonheur, chaque membre jouant sa partition avec une harmonie parfaite. Le papa, Julien, était un homme au sourire bienveillant. Ingénieur de profession, il se levait chaque matin avec l’enthousiasme de relever de nouveaux défis au travail. Passionné par son métier, il rentrait le soir avec l’éclat satisfait d’une journée bien remplie. La maman, Sophie, était l’âme chaleureuse du foyer. Son temps était consacré à veiller au bien-être de sa famille et à transformer leur maison en un véritable cocon. Elle cultivait avec amour un jardin fleuri où la petite Alice, leur fille, pouvait s’épanouir. L’enfant, du haut de ses sept ans, était une magnifique étoile qui illuminait leur univers. Curieuse et pleine de vie, elle explorait la forêt avoisinante accompagnée de ses parents dès que possible. Les trois complices passaient d’innombrables heures à démasquer les secrets de la nature, émerveillés par la magie qui émanait de chaque recoin du bois. Quelle que soit la saison, elle avait son lot de découvertes. Leurs soirées étaient baignées de douceur. Autour d’un dîner préparé avec soin par Sophie, la famille partageait des moments de connivence. Julien racontait des histoires captivantes, créant ainsi un monde imaginaire où tous pouvaient s’évader. Le week-end, autant qu’ils le pouvaient, le trio s’aventurait plus profondément dans la forêt. Ils piqueniquaient alors au bord d’un ruisseau, construisaient des cabanes avec des branches, et s’amusaient tous trois comme des enfants. Les arbres majestueux semblaient les protéger de leur ombre bienveillante, composant un tableau paisible. Chaque soir, après une journée bien remplie, la tribu contemplait le coucher du soleil depuis la terrasse de leur chalet. Les derniers rayons de lumière perçaient à travers les feuillus, peignant le ciel de teintes orangées. C’était le moment où l’air se chargeait d’une sérénité inégalée. La vie dans cette modeste habitation était comme une mélodie enchanteresse, chaque note résonnant dans les cœurs unis de Julien, Sophie et Alice. Ils étaient la quintessence d’un clan soudé, empreint de simplicité et de bonheur, évoluant près du doux murmure de la forêt qui veillait sur eux. Mais un jour, une bien triste nouvelle plongea la petite famille dans une obscurité qu’ils n’avaient jamais imaginée. Ce n’était pas le tendre sourire de Julien qui sortit d’une voiture, mais un employé, à l’aspect morose, de son entreprise porteur d’une terrible annonce. Le monde de Sophie et d’Alice s’effondra en un instant, les mots prononcés résonnant tel un glas funèbre. La femme, figée dans un choc irréel, accueillit la nouvelle funeste tant bien que mal. L’inconnu expliqua, d’une voix monocorde, les circonstances tragiques de l’accident qui avait coûté la vie à Julien. La réalité s’imposa brutalement, pareille à une explosion soudaine, laissant la famille dévastée par le chagrin. La maison qui était autrefois empreinte de rires et de joie devint silencieuse. Les ombres de la forêt voisine semblaient témoigner de la douleur qui avait envahi ces lieux. Alice, incapable de comprendre pleinement la disparition de son père, ressentit le vide qui s’installait. Bien sûr, sa maman lui avait expliqué que papa ne reviendrait plus, car maintenant il était au ciel. Mais le cerveau d’Alice avait du mal à traduire ces informations, créant de la sorte un trouble chez la jeune enfant. Les jours suivants furent empreints d’une tristesse poignante. L’enterrement avait été un véritable supplice pour Sophie. Surtout lorsque la petite avait demandé à sa mère : 

-Pourquoi le monsieur avec un gros livre en main dit que papa va aller en terre alors qu’il est au ciel ? 

Une fois le tumulte des condoléances, des documents à traiter, la note à régler, passé, le calme était revenu. Le vide s’installa dans le chalet, la douleur dans l’entièreté de l’être de Sophie et c’est l’interrogation qui prima chez Alice. La forêt, jadis source de réconfort, semblait pleurer avec elles. Sophie, endeuillée et démunie, se raccrochait à la force nécessaire pour apaiser les tourments d’Alice. Mais elle devait bien se l’avouer, elle y arrivait mal. La vie parfaite qui avait été tissée avec tant d’amour et de soin s’effilochait. La famille, désormais brisée, naviguait dans les méandres d’un deuil profond. La douleur s’exprimait à travers le silence de la maison, remplaçant les échos joyeux qui y régnaient autrefois. Les couchers de soleil qui jadis peignaient des toiles d’oranges et de roses étaient à cette heure revêtus de teintes plus sombres. Plus rien ne sera jamais comme avant. Les semaines qui suivirent furent d’une dureté insoutenable. Sophie, dévastée par la perte de Julien, sombra progressivement dans une dépression profonde. La demeure, autrefois un nid de chaleur et de bonheur, était maintenant un cocon de tristesse et de silence. La lumière dans les yeux de la femme s’était éteinte, laissant place à un regard voilé par la douleur et le désarroi. Alice, bien qu’encore jeune, ressentait lourdement l’absence de son père et la détresse de sa mère. Elle errait dans la maison, perdue, essayant en vain de retrouver les fragments de leur existence passée. N’y parvenant pas, elle se laissait alors tomber en pleure en trouvant que la vie était méchante avec elle. Le spectre de la précarité financière qui commençait à les envelopper était une raison supplémentaire de l’augmentation du mal-être de ce qui restait de la famille. Sans le salaire de Julien, les petites économies du foyer fondirent comme neige au soleil. La jeune femme, autrefois si vive et débordante d’énergie, semblait incapable de faire face à cette nouvelle réalité. Les factures s’accumulaient sur le coin de la table, témoins silencieux d’un avenir incertain. La peur de perdre leur maison, ce dernier bastion de leur bonheur passé, hantait ses nuits. Bien sûr, elle avait tenté de dénicher du travail, mais à chaque fois, elle avait été éconduite avec politesse. Sans doute son état psychologique n’y était pas étranger. Sophie, dans ses moments de lucidité, se rendait compte de la gravité de leur situation, mais la douleur et le chagrin l’empêchaient de trouver la force nécessaire pour agir. Elle passait ses journées à errer dans la maison, parfois assise sur la terrasse, fixant le vide, comme si elle pouvait encore sentir la présence de Julien à ses côtés. Alice voyait sa mère pleurer en cachette, croyant que sa fille ne l’observait pas. Elle percevait bien que sa maman chérie s’enfonçait dans quelques noirceurs insondables pour son si jeune âge. L’enfant comprenait également qu’elle n’arrivait pas à l’aider. Alice se sentant davantage fragilisée par cette impuissance avait tendance à se réfugier alors dans son monde imaginaire, où son père était toujours là, et où les problèmes d’argent n’existaient pas. La forêt, autrefois un lieu de joie et d’aventure, s’était muée en symbole de leur isolement. Sophie n’avait plus la force d’accompagner Alice dans ses explorations et cette dernière n’en avait d’ailleurs plus l’envie. Les arbres, qui semblaient jadis les accueillir à bras ouverts, se dressaient à présent comme des géants indifférents à leur sort. La seule activité qu’elle effectuait encore là était de chercher du bois mort pour mettre dans le vieux poêle, devenu l’unique source de chaleur depuis la coupure de gaz. Chaque jour qui passait voyait s’enfoncer la petite famille dans le désarroi le plus complet. Maintenant quasiment sans argent, le poids de ces décisions était si lourd à porter que Sophie se consumait de l’intérieur. À tel point qu’elle n’en prenait plus aucune. Elle qui avait autrefois pris soin de son foyer avec tant d’amour et d’attention, se découvrait dès lors tellement impuissante face à l’adversité. La figure de Julien lui manquait plus que jamais. Il avait toujours été le roc sur lequel elle s’était appuyée dans les moments difficiles. Maintenant qu’il n’était plus là, elle se sentait comme emportée par un courant impitoyablement destructeur, sans savoir comment retrouver la rive. Décembre était arrivé, enveloppant la petite maison à l’orée de la forêt d’un manteau blanc. Le froid avait progressé, glacial et implacable, se faufilant à travers chaque fente et chaque fissure, rappelant sans cesse à Sophie et Alice leur solitude et leur vulnérabilité. La neige recouvrait le jardin autrefois fleuri, et les arbres nus se dressaient comme des sentinelles figées dans le silence hivernal. Le vingt de ce mois glacé, Sophie, déjà accablée par la douleur et la fatigue, fut terrassée par une pneumonie. Son corps, épuisé par les longues semaines de chagrin et de privation, ne pouvait plus lutter contre la maladie. Allongée dans son lit, fiévreuse et frissonnante, elle semblait le fantôme de la femme qu’elle avait été. Les remèdes étaient rares, leur situation financière précaire ne permettant pas l’achat de médicaments adéquats. Alice, malgré son jeune âge, ressentait avec acuité la gravité de l’état de sa mère. Chaque toux, chaque souffle difficile de Sophie lui serrait le cœur. La petite fille se retrouvait confrontée à une réalité bien trop lourde pour ses épaules d’enfant : prendre soin de sa maman malade, alors que le spectre de la solitude se faisait plus menaçant que jamais. Les jours avaient bien raccourci, plongeant la maison dans de longues heures d’obscurité. La lumière faiblissante de l’après-midi peinait à percer les vitres embuées, jetant des ombres dansantes sur les murs de la chambre de Sophie. La maladie, telles des ténèbres glacées, se répandait, laissant peu de place à l’espoir. Le soir du réveillon de Noël, alors que les flocons de neige tombaient comme jamais, créant un monde davantage silencieux et ouaté, une réalité urgente frappa Alice : le bois pour alimenter le feu de la cheminée venait à manquer. La maison, déjà empreinte d’un froid mordant, ne pouvait se permettre de perdre cette unique source de chaleur, vitale pour Sophie, de plus en plus affaiblie par la maladie. Animée par un amour profond pour sa maman et une détermination qui dépassait son jeune âge, Alice prit une décision courageuse. Elle enfila son manteau le plus chaud, coiffa un bonnet en laine sur ses boucles emmêlées, et saisit un panier en osier. Dans sa main tremblante, une petite bougie luttait contre l’obscurité croissante, projetant des ombres flottantes sur les murs du chalet. Le cœur battant, la fillette ouvrit la porte et se hasarda dans la nuit noire, pénétrant la grande forêt où seules les ténèbres prévalaient. La neige crissait sous ses pas, et le vent glacial lui mordait le visage. Mais Alice ne se laissait pas décourager. Elle savait que chaque morceau de bois qu’elle ramènerait serait un bouclier contre la mort qui guettait sa mère. La forêt, jadis un lieu d’émerveillement et d’aventure, était maintenant un labyrinthe sombre et menaçant. Les arbres se dressaient comme des géants endormis, leurs branches nues griffant le ciel hivernal. Alice avançait prudemment, guidée par la faible lueur de sa bougie, qui dansait au rythme de son souffle court. Elle avait l’impression d’être seule au monde. Chaque bout de bois mort qu’elle trouvait et déposait dans son panier était telle une modeste victoire, un pas de plus vers la survie. Elle savait les reconnaître, car son papa lui avait expliqué comme faire. Elle entendit encore ses paroles : 

— Comme tu as de petites mains, mets ton pied sur le morceau de bois et avec tes mimines tire l’extrémité vers toi. Si la branche est sèche, elle cassera dans un bruit sec ! Si c’est le cas, ce bois est bon pour le feu. 

La peur et le froid serraient son corps frêle, mais la pensée de sa mère, seule et malade dans la maison glaciale, lui donnait la force de continuer. Après ce qui lui semblait une éternité, son panier fut enfin rempli. Avec un soupir mêlé de soulagement et d’épuisement, Alice pivota pour entreprendre le chemin du retour, laissant derrière elle la forêt sombre et silencieuse. La lumière de sa bougie, telle une minuscule étoile solitaire dans l’immensité de la nuit, guidait ses pas hésitants vers le chalet. C’est alors que la gamine fût attirée sur par une belle lumière chaleureuse. Guidée par un instinct irrésistible, Alice, la gamine au courage inattendu, se détourna alors de son chemin initial. Sur sa gauche, légèrement en retrait dans l’obscurité de la forêt, une belle lumière scintillante se démarquait dans la nuit. Elle l’avait aperçue. C’était comme un phare dans l’océan de ténèbres qui l’entourait, une promesse de chaleur dans le froid glacial de l’hiver. Hésitante d’abord, ses petits pieds la portèrent malgré tout vers cette brillance mystérieuse. La curiosité ardente dans son petit cœur d’enfant surpassait la peur et l’incertitude. La neige sous ses bottes semblait moins terrible, moins oppressante, alors qu’elle s’approchait de cette lueur énigmatique. La lumière, douce et accueillante, paraissait l’appeler, la tirer de la réalité morose de sa vie actuelle. Chaque pas la rapprochait, rendant la clarté plus intense, plus captivante. Elle avançait, presque en transe, laissant derrière elle le panier de bois, oubliant un instant le froid, la maladie de sa mère, la solitude de leur existence. Dans ce moment hors du temps, la petite Alice était comme enchantée, attirée par une force qui la dépassait. Elle se rapprochait, le cœur battant d’excitation et d’une pointe d’appréhension, vers cette source brillante qui luisait d’un éclat surnaturel, défiant la noirceur de la forêt hivernale. Dans la quiétude de la nature, la lumière étincelante se para soudain d’une voix profonde et rassurante : 

— Tu es bien courageuse, petite, résonna la voix, enveloppante et chaleureuse comme la lumière elle-même. 

Alice, surprise, s’arrêta net, scrutant les ombres pour tenter de discerner l’explication de ce phénomène inattendu. 

— Qui est là ? demanda-t-elle d’une parole hésitante, le cœur battant à tout rompre. 

— Ne crains rien, je suis un ami, répondit la voix, semblant émaner de partout et de nulle part à la fois. Je vois le courage dont tu fais preuve pour ta maman. C’est une chose très noble. 

Alice, bien qu’un peu effrayée, sentit une vague de chaleur l’envahir. La présence dissimulée lui paraissait familière, presque réconfortante. 

— J’ai peur, avoua-t-elle, mais ma maman a besoin de moi. 

— Et tu fais tout ce que tu peux. C’est admirable, encouragea la voix. La force que tu portes en toi est plus grande que tu ne le crois. 

Le dialogue, bref, mais intense, noua un lien invisible entre Alice et cette présence mystérieuse. Dans ce coin perdu de la forêt, sous l’éclat de cette lumière étrange, Alice trouva une sorte de réconfort, un sentiment de n’être pas tout à fait seule dans son combat. 

— N’as-tu pas une idée de qui je suis ? demanda la voix bienveillante.

 — Non, répondit la gamine qui cherchait en son for intérieur. 

La voix, d’une douceur enveloppante, se fit à nouveau entendre, revêtant une révélation qui fit briller les yeux d’Alice d’un reflet nouveau.

 — Je suis le Père Noël, et j’ai observé ton courage et ta détermination. Pour cela, j’ai un cadeau spécial pour toi. 

Alice, stupéfaite, sentit son cœur bondir de plaisir. Le Père Noël ! La figure mythique de son enfance, le porteur de joie et de miracles, était là, dans cette forêt, lui parlant ! L’incrédulité se mêla rapidement à un bonheur pur et enfantin. Toute trace de peur s’évapora, remplacée par une excitation pétillante. 

— Vraiment ? Pour moi ? s’émerveilla-t-elle, sa voix tremblante d’émotion. Je… je ne sais pas quoi dire ! 

— Pas besoin de mots, ma chère enfant, répondit le Père Noël. Ton courage parle pour toi. Prépare-toi à recevoir un cadeau qui, j’en suis sûr, apportera beaucoup de lumière dans ta vie. 

L’enchantement de ce moment enveloppa Alice, lui faisant oublier le froid, la nuit, et même le bois qu’elle était venue chercher. Elle était là, en présence d’une magie qui dépassait tout ce qu’elle avait pu imaginer. Lorsque l’offrande du Père Noël se matérialisa, le cœur d’Alice manqua un battement. Devant elle se tenait son papa, Julien, dont la présence était à la fois bouleversante et incroyable. Les larmes montèrent instantanément aux yeux de la petite fille, mélange de joie, de surprise et d’une pointe de mélancolie. 

— Papa !, s’écria-t-elle, tremblante d’émotion. 

Julien, paré d’un sourire bienveillant et rassurant, s’approcha d’Alice. Il semblait réel et pourtant enveloppé d’une aura qui dépassait la compréhension. 

— Ma chérie, je ne puis rester, sache-le, mais je suis ici pour te donner le plus beau des cadeaux de Noël, dit-il d’une voix douce. 

Alice, saisie par l’intensité du moment, attendait, suspendue à ses paroles. Voir son papa était déjà un présent magnifique. Mais en plus, il allait lui livrer un présent. Cela surpassait toutes ses attentes. C’était là une chose inestimable qui demeurerait gravée dans son cœur pour toujours. Dans cette clairière enchantée, sous le regard bienveillant de son papa, Alice se sentit enveloppée d’amour et d’espoir, prête à recevoir le message qui allait changer son existence. Julien, le père d’Alice, la contempla avec une tendresse infinie, ses yeux brillants d’un amour éternel. 

— Ma chère Alice, commença-t-il, sa voix empreinte de douceur, la première chose que je veux que tu saches, c’est que nous nous retrouverons, mais pas avant de longues années. Tu as une vie entière à vivre, des rêves à réaliser, et des joies à découvrir. Ce n’est qu’après cette dernière que nous nous rejoindrons, là où je suis. 

Alice, écoutant attentivement, sentait son cœur s’alourdir et s’alléger en même temps. La promesse de retrouvailles lointaines avec son père apportait un réconfort mêlé de tristesse, une douce assurance teintée de la mélancolie de l’attente. Elle aurait tant voulu le retrouver maintenant et pour toujours. 

— La seconde chose, continua Julien avec un sourire encourageant, c’est que dès demain, les problèmes qui affligent ta maman vont commencer à se dissiper. Tout va s’arranger, ma puce. Les jours sombres vont céder la place à des aurores nouvelles et lumineuses. 

Les mots de Julien étaient comme un baume sur le cœur meurtri d’Alice. L’idée que les souffrances de sa mère allaient prendre fin, que la lumière allait percer les nuages de leur vie lui apportait une joie immense et une véritable espérance. 

— Garde courage et foi, conclut-il. L’amour que nous partageons est un pont à travers le temps et l’espace, et il te soutiendra toujours. 

À peine les mots réconfortants de Julien eurent-ils résonné dans l’air froid de la forêt, que sa silhouette commença à s’estomper, disparaissant comme un rêve au petit matin. La transformation était douce, presque magique, un fondu enchaîné qui laissait place à une autre figure emblématique : le Père Noël en personne. L’imposant personnage, avec son manteau rouge et sa barbe blanche, se tenait là où Julien se trouvait, un sourire bienveillant sur son visage. C’était comme si la féerie de Noël avait pris forme devant les yeux émerveillés d’Alice. Dans ce moment suspendu, une dernière phrase flotta vers elle, portée par le vent : 

— Je t’aime, ma chérie. C’était la voix de Julien, lointaine, mais claire, un ultime message d’amour et d’adieu. 

Submergée par l’émotion, Alice répondit les larmes perlant sur ses joues :

 — Je t’aime, papa. Ses paroles étaient un fil ténu relié à la mémoire de son père, une promesse de garder son amour vivant en elle. 

Le Père Noël l’observait avec une expression de compréhension et de compassion. Dans cette clairière enchantée, entourée de la magie de Noël et du souvenir de son père, Alice se sentit enveloppée d’un amour incommensurable, un amour qui traversait les frontières du temps et de la réalité. Avec son air rassurant et sa stature imposante, il posa son regard bienveillant sur Alice. Dans l’atmosphère empreinte de magie de cette nuit de Noël, il lui adressa une promesse qui fit briller d’espoir le cœur de la petite fille. 

— Alice, ma chère enfant, je te garantis que je veillerai à ce que ta maman guérisse. La magie de Noël est puissante et pleine de miracles. Ta maman retrouvera sa santé et son sourire. 

Entendant ces mots, un sentiment de soulagement et de gratitude submergea Alice. La promesse du Père Noël était comme un rayon de lumière dans les ténèbres de leur vie récente. Elle savait que la magie de Noël pouvait accomplir des merveilles, et cette assurance venait de la source même de cette magie. 

— Merci, Père Noël, murmura-t-elle, les larmes de joie mêlées à celles de soulagement. 

Le Père Noël lui sourit chaleureusement, et dans son sourire, Alice vit la certitude d’un avenir meilleur. Ce soir-là, elle avait non seulement reçu la bénédiction de son père, mais aussi la promesse d’un miracle de Noël pour sa mère. C’était un cadeau inestimable, un signe d’espoir dans leur monde si sombre. 

— Joyeux Noël, Alice, déclara le serviteur féerique avec une voix empreinte de bonté et de bonheur. 

Alors qu’il prononçait ces mots, sa silhouette commença à s’estomper, tout comme la lumière éclatante qui l’entourait. Rapidement, il ne resta plus que la forêt nocturne, baignée dans une tranquillité solennelle. Alice se tenait là, la petite bougie toujours dans sa main, éclairant faiblement son chemin. Son cœur, autrefois lourd de chagrin, était maintenant léger, gonflé d’une joie nouvelle et d’un espoir renouvelé. Les promesses faites cette nuit spéciale résonnaient en elle, apportant une paix profonde. Avec un sourire délicat sur les lèvres, elle se retourna pour rentrer, non sans se souvenir de sa mission initiale. Elle récupéra son panier, désormais rempli de bois, symbole tangible de sa quête courageuse pour protéger sa mère du froid. Marchant à travers la neige, le cœur d’Alice était enveloppé d’une chaleur qui défiait la froideur de l’hiver, portant en elle l’esprit et la magie de Noël. Dès son retour, Alice s’activa à raviver les braises dans la cheminée. À sa grande surprise, le feu reprit vie quasi instantanément, diffusant une flamme intense et réconfortante. Étrangement, il semblait brûler plus ardemment qu’à l’accoutumée, et ce avec une quantité réduite de bois. Satisfaite, la fillette se dirigea ensuite vers le lit où reposait sa mère. Les rayons de la lune filtraient à travers la fenêtre, éclairant doucement la pièce d’une lumière apaisante. Sophie gisait sous la couette, sa respiration calme et régulière contrastant avec les jours précédents. Alice s’approcha discrètement, observant sa maman avec tendresse. Dans le silence de la nuit, elle pouvait sentir la paix qui enveloppait désormais la chambre. La promesse du Père Noël semblait déjà prendre effet, apportant un souffle de guérison et de réconfort. Avec un sourire doux et plein d’espoir, Alice s’assit près du lit, veillant sur sa mère, le cœur empli de gratitude et d’amour. Lorsque Sophie entrouvrit les yeux, rencontrant le regard plein d’optimisme de sa fille, Alice éprouva un frisson de joie parcourir son corps. La lueur dans les yeux de sa maman, bien que faible, était un signe de vie qui contrastait avec son état des jours précédents. Emportée par l’excitation de son expérience magique, Alice se lança dans le récit de son aventure incroyable. Avec des mots choisis avec soin et une animation palpable, elle décrivit sa rencontre avec la lumière mystérieuse, la voix rassurante dans la forêt, le moment inoubliable où elle avait vu son papa et la promesse du Père Noël. Sophie, écoutant avec attention, afficha un sourire indulgent. Bien que son esprit rationnel lui dictât que ce n’était qu’une imagination enfantine, la nuit de Noël conférait à l’histoire un charme spécial. Elle décida donc de se laisser emporter par le récit, jouant le jeu pour le bonheur de sa fille. 

— C’est une épopée extraordinaire, ma chérie, murmura-t-elle, sa voix encore faible, mais empreinte de tendresse. 

En effet, Sophie commençait à se sentir étrangement mieux. Ses poumons, autrefois oppressés par la maladie, semblaient maintenant s’emplir plus facilement d’air. La fièvre qui avait rongé son corps paraissait s’être apaisée, laissant place à une sensation de fraîcheur. Elle ne pouvait nier le sentiment de renouveau qui l’envahissait, aussi inexplicable fût-il. Alice, remarquant le changement subtil dans l’expression de sa mère, se sentit gonflée d’espoir. Le cadeau promis par le Père Noël semblait se matérialiser sous ses yeux. Le soulagement de voir sa maman s’éveiller à nouveau à la vie était immense. 

— Maman, je savais que tu irais mieux !, s’exclama-t-elle, les yeux brillants de larmes de joie. 

Sophie, touchée par l’amour et la foi inébranlable de sa fille, prit sa main dans la sienne. Ce geste simple, mais puissant scella un moment d’une profonde connexion entre elles qui avait tant manqué ces derniers temps. La nuit de Noël avait apporté son lot de miracles, et dans le cœur de Sophie, une lueur d’espoir s’était rallumée, nourrie par l’amour indéfectible et l’esprit intrépide de son Alice retrouvée. Dans le silence de la chambre, baignée par la lumière lunaire, mère et fille partagèrent un instant de paix et d’unité, un cadeau précieux en cette nuit magique. Elles finirent par s’endormir à nouveau liée l’une à l’autre. Le jour était déjà bien entamé lorsque les murmures d’une conversation éveillèrent Alice. Surprise, elle ouvrit les yeux, découvrant l’absence de sa maman à ses côtés. Intriguée, elle se leva promptement, ses pieds nus frôlant le plancher frais, et se dirigea vers la source des voix. En franchissant le seuil de la pièce voisine, l’enfant fut accueillie par une scène inattendue. Sa mère, debout et radieuse, conversait avec un monsieur au look soigné et élégant. Ce dernier, tout en souriant, prenait congé de Sophie qui rayonnait d’une énergie retrouvée. 

— Au revoir, et merci encore ! entendit-elle dire Sophie avec une chaleur et une gratitude palpables. 

Curieuse, Alice se précipita vers la fenêtre pour observer le départ de l’invité. Dehors, une grosse voiture luxueuse et brillante attendait. Un chauffeur en uniforme impeccable tenait la porte ouverte, accueillant l’homme avec déférence. Alice le regarda monter dans le véhicule, se demandant qui il pouvait bien être. L’automobile, d’une élégance rare, s’éloigna lentement, ses roues glissant silencieusement sur le chemin recouvert de neige. Alice resta un instant à contempler la scène, la tête remplie de questions. Se tournant vers sa mère, Alice la vit encore souriante, une lueur de joie et de soulagement dans les yeux. 

— Maman, tu vas mieux ? demanda-t-elle, sa curiosité enjouée. 

— Oui, ma chérie je me sens comme neuve. 

— Je le savais ! Le Père Noël me l’avait bien dit. 

— Je vais finir par croire que toute cette histoire est bien réelle. 

— Bien qu’elle l’est, répondit Alice qui poursuivit sans tarder, car elle avait envie de savoir, qui était ce monsieur ? 

Sophie s’approcha de sa fille, l’enveloppant dans une étreinte chaleureuse. 

— C’était un notaire, ma chérie, expliqua-t-elle. Il a apporté de bonnes nouvelles, des nouvelles qui vont changer notre vie. 

Alice, encore dans les bras de sa mère, sentit son cœur bondir d’excitation. Le mystère de l’homme élégant, la transformation soudaine de sa maman, tout semblait connecté à la magie de la nuit précédente. -Qu’est-ce que c’est un notaire ? insista Alice, les yeux grands ouverts. Sophie caressa tendrement les cheveux de sa fille. 

— C’est un être qui apporte parfois de bonnes nouvelles. Nous avons hérité d’un oncle mort de vieillesse et nous sommes ses seules héritières. Notre avenir s’annonce maintenant radieux. 

— Ça veut dire quoi héritière ?

 — Mon pauvre petit chaton, il me semble que j’ai encore plein de choses à t’apprendre. Disons pour faire court, car c’est un jour spécial, que nous n’aurons plus de problème pour remplir le frigo et avoir du gaz pour le chauffage. 

— Ça veut dire qu’on aura plus de soucis de sous ? 

— Tout à fait mon chaton. Et au fait : joyeux Noël mon petit cœur. 

— Je savais que Papa Noël était le meilleur, je le savais. Joyeux Noël à lui et joyeux Noël à toi ma maman chérie. 

Dans le doux éclat du matin, mère et fille, enveloppées dans une lumière apaisante, partageaient un moment de pure joie et d’émerveillement. Le miracle de Noël avait ouvert les portes à un avenir plein de promesses, bien au-delà de leurs rêves les plus audacieux. Sophie, rayonnante de santé retrouvée, tenait Alice contre elle, sa présence était un rappel tangible du bonheur renouvelé. 

— Regarde, ma chérie, comment la vie nous sourit à nouveau, murmura-t-elle, les yeux brillants d’espoir. 

Alice, le cœur léger, se blottit contre sa mère, sentant en elle la force et l’amour inébranlable qui les avait portées à travers les épreuves. Elles contemplaient ensemble l’extérieur enneigé, où chaque flocon scintillant semblait célébrer leur nouveau départ. Sans se concerter, elles demandèrent de concert : 

— Et si on faisait un sapin de Noël ? 

Amusées d’avoir toutes deux posé la question en même temps, elles éclatèrent d’un rire tonitruant que la maison n’avait plus entendu depuis bien longtemps. Cela faisait du bien.

Le soleil se lève, fidèle à lui-même, ignorant la noirceur des âmes qu'il éclaire. Ses rayons glissent sur un monde qui s'effondre, où la beauté se fane sous les griffes d'une humanité en guerre contre elle-même. Il dévoile la misère derrière les murs, la violence masquée par des sourires figés. Chaque matin, il se dresse comme un héros silencieux, prêt à illuminer les cœurs qui l'ont oublié. Il embrasse les ombres, les montagnes, les plaines, même celles tachées par le sang. Pourtant, son éclat n'efface pas la cruauté du jour. Les Hommes courent, s'entretuent, consomment tout, jusqu'à la lumière elle-même. Et lui, immuable, continue sa danse. Peut-être espère-t-il, en vain, qu'un jour ses flammes réveilleront autre chose qu'une indifférence glaciale. Peut-être brille-t-il pour rappeler que, même dans ce chaos, une lueur persiste. 

Mais qui la voit encore ?

24Nov

Un jour, début de nuitée, je t’ai rencontré sans que tu ne le saches ! 

Je ne voulais m’arrêter, il était tard, mais sans le savoir, tu m’as retenu. 

Tu m’as rappelé, en déversant ton Déversoir, et la mémoire m’est revenue, toute blanche, toute nue ! 

Arthur, tel un roi, tu as déboulé, comme Monsieur Teboul, déboule sur scène, dans ma tête. Tes paroles ont débloqué une partie de mon esprit entortillé. 

Feu ! dirais-je, et le Chat-terton, s’est mis à miauler en moi. Et tu ne le sais toujours pas ! Mais qu’à cela ne tienne, une fois de l’autre côté du miroir, nous savons ! 

Merci, ainsi, de ton acte innocent, d’avoir coupé ma folle course du temps, lui-même effréné qui se sait n’exister pas.

 
Merci !


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